18 Oct 2022
L’Enfance missionnaire : une semence au cœur des enfants
Par S. Micheline Marcoux, m.i.c.
Si je dis : Sainte-Enfance, Œuvre missionnaire des enfants, Service Mond’Ami ou Mond’Ami tout court, des gens de toutes générations peuvent reconnaître l’une ou l’autre de ces expressions. Les mots diffèrent selon les époques, mais ces titres nous relient à une seule et même entité appelée, au plan international, l’Œuvre pontificale de l’enfance missionnaire, aujourd’hui Mond’Ami, au Canada francophone! Pour ma part, j’ai collaboré à cette œuvre sous chacune de ces appellations!
S’il y a une œuvre à laquelle j’ai mis tout mon cœur et à laquelle je continue de contribuer de diverses façons, c’est bien celle de l’Enfance missionnaire! Tout d’abord j’ai connu la Sainte-Enfance dans mes propres années de primaire. Je peux vous avouer qu’il y a un souvenir marquant dans ma vie relié à une activité du temps : un 25 novembre, journée de la ‘Sainte-Catherine’ consacrée à la Sainte-Enfance.
J’avais 9 ans, en 4e année, dans une petite école de rang. Le prix de participation à cette journée était de 25 sous. Notre professeure organisait des jeux de société où l’on gagnait des prix, mais surtout on pouvait colorier le tableau de la Sainte-Enfance au profit des enfants de Chine et d’ailleurs. C’était la plus belle récompense. Ce tableau présentait le dessin d’une école ou d’un hôpital à construire et à meubler, dans un pays dit de ‘mission’. Chaque brique et chaque meuble à colorier avait un prix minime : un, cinq, dix ou même vingt-cinq sous, selon l’importance de l’objet. Comme je voulais en aider des enfants! Étant d’une famille nombreuse, ce n’était pas possible de donner comme je le désirais. Je me disais : quand je vais travailler, je vais aider plus! Un jour, j’ai compris que ma façon d’aider était de me donner entièrement au Seigneur. En relisant ma vie, ce 25 novembre, une semence a pris forme dans mon cœur d’enfant.
Devenue enseignante, j’ai pris la responsabilité à mon école de l’Œuvre missionnaire des enfants (OME) – nouveau nom de la Sainte-Enfance dans les années ’60 – avec ses revues Frères lointains. Entrée chez les Sœurs missionnaires de l’Immaculée-Conception à Montréal, dès le début de ma formation, j’ai prêté main forte à l’OME; quelques années plus tard, j’ai collaboré au Service Mond’Ami, surtout comme rédactrice en chef des revues Amigo et AmiSol et animatrice de sessions en milieux scolaire et paroissial.
Quelle ne fut pas ma joie de découvrir la vie de ma fondatrice, aujourd’hui vénérable Délia Tétreault, et son lien particulier avec l’Œuvre de la Sainte-Enfance et celle de la Propagation de la foi! Enfant, raconte-t-elle, elle se cachait au grenier pour y lire d’anciennes annales de ces œuvres. Un jour, elle fit un rêve… un grand champ de beaux blés mûrs se transformant en têtes d’enfants; elle comprit que ces enfants du monde étaient non-croyants. Déjà, une semence prenait germe dans ce cœur d’enfant pour devenir un grand arbre! Rêve prophétique sans doute, car toute sa vie a été consacrée à faire connaître le Seigneur Jésus jusqu’au bout du monde. Elle fonda le premier institut missionnaire du continent américain et collabora à la fondation par les évêques du premier séminaire de prêtres missionnaires au Québec. Parmi ses œuvres privilégiées au pays, on lui doit la relance de la Sainte-Enfance! Plus d’une génération a été marquée par cet horizon missionnaire, dès l’école primaire.
L’Œuvre se poursuit encore aujourd’hui dans des modalités nouvelles. Si le titre change, l’objectif premier demeure le même : éduquer et former la conscience missionnaire de l’enfant, en lui faisant découvrir ses frères et sœurs de partout dans le monde, leurs beautés, leurs richesses, mais aussi les besoins, les pauvretés d’un grand nombre d’entre eux. L’aide de l’enfant par l’enfant, et ce, par la prière et le partage! Dans l’Église, voilà la mission de Mond’Ami!
Un proverbe africain dit : « Il faut tout un village pour élever un enfant. » Parents, grands-parents, éducateurs et éducatrices, agents et agentes de pastorale, catéchètes et tant d’autres jouent un rôle indispensable auprès des enfants. Dans le secret, qui sait à quel instant l’Esprit agit et touche le cœur d’un enfant? L’un sème, un autre arrose, mais c’est Dieu qui donne la croissance, nous redit saint Paul (cf. 1 Cor, 3,6).
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